Se placer pour avancer

Cette discussion m’a rappelé mon parcours universitaire. Un bond en arrière en 2016, première licence à l’Université Paris 1 en histoire de l’art : 

Barbara Sémel, Histoire de l’art à l’ère de la technologie numérique, 2016

Première interrogation sur la place du public et de son interaction avec l’art numérique en L2. Premier début de spécialisation histoire de l’art, public et musée, discours et art numérique

À la fin de ma L3 refus de réaliser un master à l’université Paris 1 à cause justement de ce discours académique. Je me respécialise en 2018 en médiation culturel à l’université Paris 3. Je me spécialise dans les écrits, les livres et les supports numériques. Pas très loin de ma première spécialisation dans le fond. 

J’y travaille particulièrement sur les bibliothèques et leur place dans le monde de la participation et des tiers-lieux. En y ajoutant des nouvelles données importantes dans mon parcours la base de données et l’archive grâce à mon stage à l’association André Breton en édition numérique et gestion de base de données.

Et le même disque : je ne veux pas faire de master de médiation culturelle car je n’aime pas le discours des “industries culturelles” et dans le fond la médiation culturelle c’est comme le discours de l’histoire de l’art mais en donnant une parole au public entre le point A (l’objet) et le point B (ce que l’institution a à te dire). Ce n’est pas le discours ni la participation qui m’intéresse. 

Venant à la rescousse de mon désarroi le master 1 ArTeC en 2020. C’est ici que j’ai pu exprimer et valider ce que j’attendais réellement du discours de l’histoire de l’art et de la place de la voix du regardant. Une voix justement et non un faux-semblant. 

Yves Citton, séminaire Dilemmes et Controverses, 2019

Nathaniel Klein, Anglais ArTeC, 2019

La fabrique à cartel va plus loin que la création d’une plateforme de partage. Elle s’inscrit dans une recherche plus profonde et longue. Celle de permettre à tout et chacun de s’exprimer, celle de mettre en avant n’importe quel type de référence visuelle et discours, celle de changer le discours institutionnel, celle de donner un espace d’expression et une voix à chacun.

C’est ici que je me place mais, remarque faite lors de ma soutenance, où je place les personnes avec qui je souhaite collaborer pour cette plateforme ? 

J’avoue être encore très indécise. Je trouve assez perturbant de faire un tableau avec une belle liste de dénominations et de buts, j’adore la typologie mais je préfère ça dans l’architecture ou les arts décoratifs. Ici le facteur humain entre en jeu. Même si un “produit” doit avoir une cible et un but précis dans ce contexte ce n’est, à mon sens, pas aussi évident et c’est ajouter une problématique qui n’a pas lieu d’être. Ce qu’on appelle “public” est une entité mouvante et qui n’est plus seulement présente au sein de murs physiques. Ne vouloir lui donner qu’un champ d’action limité occulte beaucoup sa présence et son action. 

Enfin, une question sur le mot “public”. En effet est-ce le bon mot ? Déjà pendant ma soutenance et l’écriture de mon mini-mémoire j’ai trouvé très étrange et hors de mon propos d’écrire à tout va le mot “public”. Celui-ci continue de créer une hiérarchie. J’ai essayé de faire des tours de passe comme : 

  • le regardant
  • le spectateur
  • le citoyen
  • l’amateur

Les mots ont un sens et il est important de savoir les utiliser à bon escient pour son propos.

C’est ici que je suis aujourd’hui entre l’hésitation de dire que je souhaite collaborer avec un public dit joueur ou alors de travailler avec la notion de science participative. Beaucoup de recherche reste donc à faire pour mettre en place des fondations stables. L’ironie est de devoir tout de même classer les publics de façon à lancer une recherche, de faire des entretiens et des personas mais en essayant d’être plus ou moins souple dans son classement.

Une affaire à suivre