L’architecture de la lumière dans les espaces sociaux

  “The quality of light by which we scrutinize our lives has direct bearing upon the product which we live, and upon the changes which we hope to bring about through those lives. It is within this light that we form those ideas by which we pursue our magic and make it realized. This poetry as illumination, for it is through poetry that we give name to those ideas which are- until the poem- nameless and formless, about to be birthed, but already felt. That distillation of experience from which true poetry springs births thought as dream births concepts, as feeling births ide, as knowledge births (precedes) understanding.” -Audrey Lorde

La lumière joue un rôle fondamental en façonnant notre perception des espaces, en évoquant des émotions et en influençant les interactions sociales. Dans les espaces communs, où les gens se rassemblent pour socialiser et partager des expériences, la lumière définit non seulement les qualités esthétiques et fonctionnelles de l’architecture, mais contribue également à la mémoire collective. Nous explorons la transformation de la conception de la lumière dans les espaces communs de Téhéran au cours des cinq dernières décennies, en nous concentrant sur sa pertinence socio-économique et politique et sur son impact sur la perception spatiale.

Lumière et mémoire spatiale : Comment la lumière façonne notre expérience des lieux

L’interaction entre la lumière et l’architecture influence la manière dont les individus se souviennent et vivent les espaces. Le gradient de lumière et le spectre de luminosité déterminent la visibilité des détails architecturaux, la création d’atmosphères intimes ou expansives et l’impact psychologique d’un lieu. Les espaces clairs et bien éclairés favorisent souvent un sentiment de sécurité et d’ouverture, tandis que les environnements faiblement éclairés peuvent évoquer la contemplation ou, parfois, l’anxiété. La qualité de l’éclairage influe directement sur les émotions humaines. La lumière naturelle, filtrée par des éléments architecturaux, peut induire un sentiment de chaleur et de détente, tandis que les choix d’éclairage artificiel peuvent renforcer ou perturber les interactions sociales. Dans les espaces sociaux, l’éclairage a été utilisé pour créer des environnements accueillants dans des lieux tels que les cafés et les parcs, tandis que dans d’autres cas, des lumières faibles ou trop vives ont été utilisées pour contrôler le comportement, réguler la socialisation ou servir le symbolisme politique. 

 

Espaces produits par les gens vs espaces conçus : le rôle de la lumière

Contrairement aux espaces publics conçus de manière formelle, tels que les parcs et les places, les espaces sociaux créés par les individus évoluent de manière organique au fil des interactions quotidiennes. L’architecture de la lumière dans ces espaces est souvent façonnée par la nécessité et la créativité – les devantures de magasins, les réverbères et les lanternes personnelles forment des points de rencontre impromptus. Ces espaces sociaux informels contrastent avec l’éclairage planifié dans l’aménagement urbain, offrant des environnements plus réactifs et adaptables pour répondre aux divers besoins sociaux.

La transformation des espaces communs par la lumière révèle l’évolution du paysage social, politique et économique de la ville. L’interaction entre les espaces sociaux planifiés et organiques, les effets psychologiques de la lumière et la mémoire collective des espaces éclairés façonnent la vie urbaine. L’étude de ces dynamiques nous permet de mieux comprendre l’importance de la lumière pour favoriser les liens, l’identité et la cohésion sociale.

 

 

 

 

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